Céline, créatrice de robes de princesse « Monter mon entreprise m’a totalement transformée »

Passionnée par l’histoire du costume depuis son enfance, Céline Domino a pourtant commencé par travailler dans le marketing avant de revenir à ses premières amours : la couture. Aujourd’hui, elle gère avec enthousiasme sa petite entreprise de création de déguisements et compte bien ne pas s’arrêter là.

Céline Domino, croquée par l'illustratrice Blandine Billot

Céline Domino croquée par l’illustratrice Blandine Billot

Depuis sept ans, Céline Domino crée des robes de princesse dans son atelier rennais. Hyperactive, dynamique et curieuse, cette couturière passionnée revisite en permanence son offre pour rester en phase avec l’attente de son jeune public. Son concept initial de déguisement vient de s’enrichir d’une «Princesse box» qui fait déjà le bonheur de nombreuses petites filles. Et parce que rien ne vaut le partage, Céline vient de se lancer en tant que formatrice à destination des personnes qui, comme elle, souhaitent commercialiser des produits faits main. « Je n’aurais pas cru cela possible il y a encore quelques mois, tout comme je n’aurais pas cru ma vie actuelle possible il y a une dizaine d’années » raconte-t-elle.

« J’étais une petite fille discrète, passionnée par les châteaux et les costumes anciens »

Quand on ouvre l’album de Céline, on y trouve une petite fille facile à vivre, sociable et sérieuse, guère passionnée par l’école mais toujours dans la moyenne. Vers 8/10 ans, elle commence à développer une vraie passion pour les châteaux et l’histoire du costume, un engouement toujours intact aujourd’hui. Elle se dirige alors naturellement vers les activités manuelles : broderie, tricot, couture. Son rêve à cette époque ? Travailler dans la Haute Couture. Mais son itinéraire scolaire et étudiant la conduit plutôt vers l’Histoire de l’Art. Elle suit alors une portrait Célineformation spécialisée dans la promotion du patrimoine culturel qui l’amène à travailler dans un château (« le rêve ! »). Parallèlement à ses études, pour subvenir à ses besoins, la jeune fille devient vendeuse en parfumerie chez Sephora, au moment du lancement de la boutique des Champs-Elysées. Rapidement, elle exprime à sa hiérarchie la volonté d’évoluer vers un poste à responsabilité qui lui permettrait de travailler en coulisse. Elle intègre alors le marketing où elle s’occupe notamment du référencement et du merchandising pour le réseau français, puis européen, avant d’être recrutée par une grande marque italienne de parfums. « Puis j’ai rencontré mon mari et nous avons eu une petite fille. Je me suis trouvée face au dilemme de beaucoup de jeunes mamans : ma carrière ou ma vie de famille ? Un choix cornélien que je n’ai finalement pas eu à faire. Nous cherchions en effet à quitter Paris et mon mari a eu une offre intéressante à Rennes, j’ai donc décidé de suivre le mouvement. J’avais alors 28 ans et, pendant quatre ans, j’ai mis ma vie professionnelle entre parenthèses » se souvient Céline.

« A la demande de ma fille, je ressors ma boîte à couture et je me lance : c’est un coup de foudre »

Lorsque la jeune femme décide, à 32 ans, de revenir sur le marché du travail, elle analyse les données en présence et dresse un double constat. « J’avais compris que ce que je faisais à Paris était derrière moi. Je savais aussi qu’après plusieurs années sans travailler, il serait difficile à la fois de convaincre un employeur, mais aussi de me plier à nouveau au rythme métro/boulot/dodo… » explique-t-elle. Céline se met donc à chercher une activité qui lui permette de s’épanouir tout en restant chez elle. Elle se renseigne alors sur les possibilités de télétravail en secrétariat ou en démarchage, avant de renoncer faute de motivation. Et puis, un beau jour, sa petite fille lui demande la robe de Blanche-Neige pour son anniversaire. Elle sort sa boite à couture et se lance : c’est un coup de foudre. « Je me suis amusée comme une folle, et cela m’a donné envie d’en faire plein d’autres ! J’ai embrayé sur la création d’autres modèles et, finalement, j’ai décidé de lancer ma propre marque. Nous étions alors en 2006 » se souvient-elle. Autour de Céline, certains esprits chagrins se montrent un peu dubitatifs à l’annonce de son projet. « Je ne les ai pas écoutés, tout simplement. Ma famille et mes proches m’ont soutenue dès le démarrage, c’était ça, le plus important ! ». L’aspect administratif de l’affaire est pris en charge par Monsieur, comptable de formation. Aucun investissement lourd n’est nécessaire, donc pas besoin d’aller à la chasse au prêt bancaire. En parallèle, pendant la phase de lancement, Céline trouve une activité « alimentaire » pour contribuer aux charges familiales : femme de ménage le matin, elle se transforme alors en créatrice de robes de princesse l’après-midi, « un vrai remake de Cendrillon » ! Dès 2006 elle crée son site internet, toute seule comme une grande et, à partir de 2009, elle peut enfin se consacrer à plein temps à son projet. « Les choses se sont enchaînées très vite et assez naturellement. Ce n’est qu’au bout de deux ou trois ans que j’ai commencé à sentir le poids de l’isolement social qui est le lot de beaucoup d’indépendants. J’ai alors rejoint des réseaux, virtuels et réels, dont l’apport m’est aujourd’hui totalement indispensable » confie-t-elle.

« J’ai dû me faire violence et oublier mon manque de confiance en moi »

Aujourd’hui, Céline sait qu’une conciliation vie professionnelle/vie privée est possible puisqu’elle la vit, au quotidien, avec sérénité. Après sept ans d’activité, elle admet avoir acquis une expérience intéressante mais reconnaît que rien n’est jamais gagné et se remet perpétuellement en question. « Il faut se battre, et toujours se renouveler, mais c’est aussi cela qui fait que l’aventure vaut la peine d’être vécue ! Parfois je me demande si, ecolainesdans 10 ou 20 ans, je serai encore assez dans le coup pour faire des robes de princesse. Mais au fond de moi je sais aussi que j’aurai d’ici là évolué, trouvé d’autres voies, comme c’est déjà le cas actuellement : en effet, ma toute dernière idée, la « Princesse box », marche plutôt bien et je suis enthousiasmée par le fait de devenir formatrice ». Et sinon Céline, quels conseils donner à un candidat à la création d’entreprise ? « Si tu crois en ton projet, fonce, tu n’as rien à perdre ! En revanche, attention à la notion de concept : il faut, selon moi, avoir une proposition à faire. Par exemple, avec mes robes de princesse, j’ai voulu proposer des modèles exclusifs, haut-de-gamme, sur-mesure et à taille évolutive ». De son aveu même, le fait de monter son entreprise a totalement transformé la jeune femme : elle s’est découvert un côté hyperactif qu’elle ne se connaissait pas. « Se lancer et devoir se bouger pour que ça marche est un vrai moteur ! Cette expérience est aussi très enrichissante d’un point de vue personnel : j’ai dû me faire violence et oublier mon manque de confiance en moi pour sortir de ma coquille. La confiance que j’ai acquis en mon activité a eu, par ricochet, un effet magique sur mon estime de moi. Alors, même si vous êtes un peu timide, n’hésitez pas ! ».

Retrouvez les modèles de Céline Domino sur son site internet www.robe-princesse.com

 

Texte Corinne Martin-Rozès / Illustration © Blandine Billot / Portrait © Bruno Astorg
— Texte et images ne sont pas libres de droit —



Catégories :Parcours atypique

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2 réponses

  1. L’audace paye, vous avez fait de supers travaux de couture, ces robes de princesse sont magnifiques, J adore la robe Sissi.
    https://www.casimages.com/show/Vlaetitia/378440#/RMG?rmg_playlist=0&rmg_item=0

Rétroliens

  1. Quand rêver ça va bien deux minutes… | Un matin, un machin

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