Sarah Farri, hypnothérapeute « Dans le cadre d’une reconversion, l’hypnothérapie permet notamment d’aller chercher en soi des ressources cachées »

Sarah Farri, hypnothérapeute elle-même reconvertie (elle a pratiqué pendant quinze ans le métier de sage-femme avant de changer de voie), explique ce que l’hypnose peut apporter à certains candidats à la reconversion. Où l’on découvre que, au-delà des fantasmes associés à cette thérapie, celle-ci peut se révéler très utile pour desserrer certains freins inconscients qui entravent le processus de changement.

 

Sarah FarriOn parle de plus en plus d’hypnothérapie comme accompagnement à la reconversion. Dans quelle mesure cela peut-il être utile ?

Changer de voie, et plus généralement trouver sa voie, nécessite une bonne dose de motivation, de courage et de détermination. C’est un véritable voyage vers l’inconnu. Il est d’ailleurs assez commun d’entendre l’entourage direct du et de la future « reconverti(e) » qualifier ce nouveau choix de vie « d’inconscient ». Un terme que l’on affectionne tout particulièrement, nous les hypnothérapeutes, car c’est justement avec lui, l’Inconscient, que nous travaillons pour accompagner les candidats aux changements. C’est en effet dans notre Inconscient que sont stockées nos ressources les plus profondes, celles-là mêmes qui vont nous permettre de nous dépasser et d’aller au bout de nos rêves. L’état d’hypnose va en quelque sorte donner la capacité aux patients de transformer leur carte routière interne en GPS ultra-sophistiqué, en activant leur motivation, en renforçant leur confiance en eux, en allant chercher les apprentissages et les ressources, même manquantes, en levant les blocages inconscients qui pourraient faire obstacle.

A qui cela s’adresse-t-il ? Est-ce valable pour tout le monde ?

L’état d’hypnose étant un état naturel que l’on expérimente tous au moins une fois au cours d’une journée, chacun d’entre nous peut donc avoir recours à cette thérapie. Elle doit néanmoins être une démarche personnelle et volontaire.

Comment ça se passe, combien de séances peuvent être nécessaires ? Quelle forme prend la thérapie ?

Chaque séance débute par une prise d’informations (appelée anamnèse) qui va définir la problématique, le degré de motivation de la personne, ses freins, ses atouts, ses besoins. C’est grâce à tous ces renseignements que l’on va élaborer une stratégie thérapeutique, adaptée à chaque individu. Chaque séance est donc unique, car elle est construite sur ce qu’apporte la personne, à l’instant présent. Nous ne savons pas à l’avance combien de séances seront nécessaires. Tout dépend de l’objectif. L’hypnothérapie reste toutefois une thérapie brève et il arrive parfois qu’une seule consultation suffise à créer l’élan du changement. Dans le cadre d’une reconversion, elle peut venir en soutien jusqu’à la réalisation de l’objectif fixé. Nous travaillons beaucoup sur les croyances limitantes qui peuvent être un frein au succès de la reconversion. Dans ma pratique, j’utilise aussi très souvent les techniques de « visualisation » pour augmenter la motivation et stimuler la confiance, car en état d’hypnose, tout ce qui est imaginé est intégré comme une expérience réelle. Se voir atteindre et réussir son objectif va alors activer tous les mécanismes inconscients qui vont permettre cette réussite. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les sportifs de haut niveau pratiquent intensivement la « visualisation » à l’approche d’une compétition…

Quels sont les effets bénéfiques de ce type d’accompagnement ? Avez-vous des exemples à nous donner sur des cas que vous avez traités ?

Entamer une reconversion, c’est se retrouver seul face à ses forces et ses faiblesses. C’est aussi souvent défier un entourage qui ne voit pas toujours d’un bon oeil cette « prise de risque ». « Pourquoi quittes-tu ton travail ? Au moins, tu étais sûr(e) de pouvoir payer tes factures… Que vas-tu faire si tu échoues ? » Voilà le genre de freins que peuvent rencontrer les candidats au changement. Pas facile de garder une motivation intacte quand on entend cela à longueur de journée. L’hypnothérapeute devient alors un compagnon de route sur lequel la personne va pouvoir compter, à n’importe quelle étape du processus, parfois même là où l’on s’y attendrait le moins. Comme cette jeune femme, diplômée d’une école de commerce international, qui était venue me consulter pour vaincre sa claustrophobie qui l’avait empêchée de voyager et de décrocher le job de ses rêves. Deux séances plus tard, elle répondait à une offre et s’envolait pour la Bulgarie. Ou ce quadra, cadre dans l’informatique, qui souhaitait en finir avec sa timidité pour se lancer dans l’enseignement. Ou cette maman au foyer, ancienne secrétaire de direction, qui cherchait sa voie depuis que le dernier de ses enfants avait quitté le nid. Elle a aujourd’hui créé son auto-entreprise. « Tout est possible », voilà ce que j’ai envie de dire à tous ces audacieux qui souhaitent faire de leurs rêves une réalité.

– Propos recueillis par Corinne Martin-Rozès / Photo © Les Nouveaux Audacieux –

Retrouvez Sarah Farri sur son site internet : http://www.sarahfarri-hypnotherapeute.com/
 


Catégories :Hors les murs

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1 réponse

  1. Merci pour ce bel article! -:)

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