Elle-même reconvertie après une carrière en entreprise et une expatriation, Caroline Carlicchi est aujourd’hui coach de vie personnelle et professionnelle. Merci à elle d’inaugurer la rubrique « Paroles de coach ».
Vous accompagnez régulièrement des personnes en plein questionnement sur leur vie professionnelle et souhaitant, potentiellement, se reconvertir. Observez-vous parmi elles des constantes ?
Je suis surtout frappée par la diversité des profils. J’accompagne des hommes et des femmes, le plus jeune actuellement a 25 ans, le plus âgé 70. Tous ont le désir de changer et souvent de trouver leur voie professionnelle. Ils partagent une même énergie, une volonté de tirer le meilleur de la vie. En général, ils viennent vers moi parce qu’ils ont besoin d’un support pour faire le point, faire émerger leurs qualités intrinsèques, construire des plans et passer à l’action. Mais aussi parce qu’ils ont besoin de quelqu’un qui croit en eux et les accompagne avec bienveillance dans un monde où nous avons culturellement et contextuellement plutôt tendance à voir le verre à moitié vide, à nous focaliser sur ce que nous n’avons pas plutôt que sur ce que nous avons ou ce qui nous est possible…
Quelles sont, d’après vos observations, les racines de ce désir de reconversion ?
On touche ici à l’histoire de chacun, et c’est très variable ! J’ai accompagné des jeunes en début de carrière qui, après quelques années de vie professionnelle sans épanouissement, ne trouvent pas leur place et font le constat qu’ils ont répondu aux projections souvent créés par la peur de leur parents plutôt qu’à leur propre désir. Plus tard, c’est l’évolution de la personne et les changements qui interviennent dans sa vie qui viennent mettre en lumière le besoin de changement. Une maman qui voit s’éloigner ses enfants devenus grands peut, petit à petit, recentrer son intérêt sur sa vie professionnelle et se découvrir de nouveaux besoins, de nouvelles aspirations. Un retraité peut avoir envie de prolonger sa vie active en faisant quelque chose qui a du sens pour lui… Tout est possible et les nombreux exemples de reconversions professionnelles ouvrent de nouvelles possibilités à tous.
Quelles sont, à votre sens, les étapes clé d’une reconversion réussie ? Les écueils à éviter, les bonnes questions à se poser ?
L’important ne se situe pas dans le fait de trouver la bonne formation, le bon site pour implanter son projet ou le type de communication que l’on va activer. L’important se situe bien en amont : je passe ainsi systématiquement du temps avec mes clients pour faire le point sur leurs valeurs et la vision qu’ils ont de leur vie avant même d’étudier les connaissances ou compétences acquises dans tous les domaines, qu’ils soient professionnels ou personnels. Ce sont ces éléments qui nourrissent l’envie réelle (et non le coup de tête) et qui apportent l’énergie nécessaire à la réussite d’une reconversion. Puis au fur et à mesure de l’avancement, il arrive que le doute s’installe et entrave largement la progression. « Je n’y arriverai jamais », « De toute façon ce n’est pas pour moi », « C’est bien trop compliqué », « A quoi bon ». Dans ce cas, j’accompagne chaque personne pour qu’elle dépasse ces croyances négatives et les remplace par des croyances « aidantes » issues de leur réalité.
Quel rôle joue un coach, en comparaison notamment avec celui d’un psychologue ?
Un coach et un psychologue partagent le même objectif et les mêmes principes déontologiques : l’idée est d’aider la personne à aller mieux et à trouver sa voie en assurant sa protection. Néanmoins, les méthodes sont fondamentalement différentes. Le coach travaille avec les ressources de la personne dans « l’ici et maintenant » et en relation avec des objectifs définis par contrat dès le début du coaching. Là où la psychothérapie s’attache à explorer plus largement la vie de la personne et son histoire. C’est pourquoi le coaching ne s’inscrit d’ailleurs pas dans la durée contrairement à la psychothérapie. Concrètement, mon accompagnement des particuliers s’étend généralement sur 10 à 12 sessions. Je ne crois pas que le changement durable soit possible en moins de 10 sessions. Je rencontre mes clients toutes les semaines ou tous les quinze jours selon les problématiques de chacun et leur degré d’urgence.
Au niveau personnel, qu’est-ce qui vous a amenée à être coach ?
Je me suis reconvertie au coaching il y a plusieurs années, après une carrière dans la logistique au sein de multinationales en France et à l’étranger. J’ai commencé dans le conseil avant d’encadrer des équipes et de prendre pour finir la responsabilité d’une direction. J’ai toujours adoré la dimension humaine de mon métier et me suis rendue compte, à l’occasion de mon expatriation en Inde, que ce qui m’intéressait vraiment c’était de permettre aux gens de se développer, d’atteindre leurs objectifs de changement. J’ai donc naturellement choisi d’être coach. Ma formation, complétée par d’autres spécialisations comme la PNL ou l’Analyse Transactionnelle, m’a également ouvert les yeux sur le fait que je souhaitais pratiquer le coaching en dehors du monde de l’entreprise, auprès de particuliers. Car je ne concevais pas de n’aborder que des problématiques professionnelles avec mes clients, en laissant de côté leurs dimensions personnelle et émotionnelle.
Vous qui avez aussi vécu une expérience de reconversion, comment vous sentez-vous aujourd’hui dans votre métier ? Quels sont vos projets ?
Je suis très heureuse de pratiquer le coaching. Les relations avec mes clients sont extrêmement enrichissantes. Les accompagner vers l’atteinte de leurs objectifs de vie est quelque chose d’extraordinaire. D’autre part, étant dans un processus de formation permanent, je continue à apprendre sur des sujets passionnants. C’est sur la base de cette énergie que je partage mes réflexions gratuitement sur mon blog. Je ne veux plus me projeter dans 10 ou 20 ans, c’est beaucoup trop loin ! J’ai arrêté de faire des plans qui mettent de la pression plus qu’ils n’apportent de vision. Je préfère saisir les opportunités que la vie place sur mon chemin et faire des choix en suivant mon intuition. En revanche, à plus court terme, j’ai de nombreux projets : développer mon activité de coaching auprès des particuliers et entrepreneurs de ma région, mais aussi du reste du monde grâce à Skype, partager plus encore au travers de programmes de formation ou de mini-ateliers destinés aux particuliers autour de Versailles, préparer la conférence TEDxVaugirardRoad 2014… Bref, un sacré agenda !
Retrouvez Caroline Carlicchi sur son site et sur son blog
http://www.coaching-go.com/
http://blog-fr.coaching-go.com/
et pour plus d’infos sur TeDxVaugirardRoad https://www.facebook.com/TeDxVaugirardRoad
Propos recueillis par Corinne Martin-Rozès
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Catégories :Paroles de coach
« Je ne veux plus me projeter dans 10 ou 20 ans, c’est beaucoup trop loin ! J’ai arrêté de faire des plans qui mettent de la pression plus qu’ils n’apportent de vision. »
Je me reconnais tellement dans cette assertion ! Je note quand même que quand on prend ainsi les rennes de sa vie, encore plus lorsqu’on choisit de devenir indépendant, le moral fait des hauts et des bas. Autant dans les périodes de haut, vivre son activité au présent et dans la passion est quelque chose qui n’a pas de prix, autant dans les périodes de bas, difficile parfois de ne pas avoir de vision claire…
En tout cas, merci Corinne pour ce nouvel article et l’initiative de la section « paroles de coach ». N’hésite pas à me solliciter si tu veux que je te mette en contact avec d’autres coachs spécialistes des reconversions !
C’est noté, je n’hésiterai pas ! Merci Charly.
Bravo pour votre article !
Et bravo à tous ceux qui osent se lancer dans la reconversion !
Pour ceux qui aimeraient se reconvertir dans l’humanitaire, il existe l’Institut de Coopération Internationale qui propose des conseils, appuis, formations : http://www.institut-cooperation.com/reconversion-humanitaire/reconversion-humanitaire/
Merci. Ainsi que je vous l’ai déjà proposé suite à votre précédent commentaire, si l’un de vos reconverti souhaite un jour témoigner sur le blog, cela m’intéresse ! A bientôt 🙂
merci de votre réponse,
je me renseigne sur la possibilité d’un témoignage et vous dis